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Présentation

Le Lycée Jeanne D Arc est un Lycée Général Et Technologique centenaire implanté en plein cœur de Nancy, à proximité immédiate du parc de la Pépinière, de la Cathédrale, de l’Hôtel de Ville et de la Préfecture de Nancy.
Mais ses plus illustres voisines sont les Places Stanislas, de la Carrière et d’Alliance, joyaux architecturaux du 18ème siècle inscrits au Patrimoine Mondial de l’UNESCO.

Le Lycée Jeanne d’Arc accueille environ 1000 élèves, encadrés par une centaine d’enseignants.

On y prépare des baccalauréats généraux : Scientifique, Économique et Social, Littéraire, et des baccalauréats technologiques Comptabilité et Finance d’Entreprise, Mercatique.

Historique

UNE NAISSANCE DIFFICILE

    Le 2 octobre 1900, le Lycée Jeanne d’Arc, du nom de l’héroïne nationale béatifiée seulement en 1909, ouvre dans la précipitation avec 95 élèves. Prévu pour 200 élèves, il contient des classes primaires (jusqu’en 1971) et secondaires. Il délivre un « diplôme de fin d’études secondaires ». C’est le 69e établissement fondé selon des décisions prises près de 20 ans auparavant en vue d’établir un enseignement secondaire d’Etat pour les jeunes filles : loi du 21 décembre 1880; décret d’application du 28 juillet 1881; décret du 14 janvier 1882 fixant les programmes et circulaire du même jour adressée aux recteurs pour préciser à nouveau la mise en oeuvre de la loi. La fondation des établissements est de l’initiative des municipalités, au moyen d’un co-financement avec l’État. Or l’éventualité, puis l’existence d’un lycée de filles suscitent à Nancy de nombreuses oppositions dont l’argumentation récurrente se manifeste jusqu’après la Seconde Guerre mondiale.

Hippolyte Maringer, maire de Nancy (1892-1904), met son habilité au service de ses convictions : l’accord du conseil municipal de Nancy est acquis le 22 avril 1893 avec une voix de majorité, grâce à l’absence de conseillers connus pour être opposés au projet. L’opiniâtreté de l’un de ses adjoints, Georges Le Monnier (1892-1900), l’épaule efficacement. Républicain convaincu très impliqué dans la vie de la Cité, premier titulaire de la chaire de botanique (1878-1912) de la faculté des Sciences de Nancy, Le Monnier se préoccupe tout au long de sa vie (1843-1931) des questions d’enseignement et des problèmes sociaux.

Dès les premières discussions, puis surtout à partir d’octobre 1897, lorsque le projet prend corps, et encore après l’ouverture du lycée, des polémiques, feutrées au conseil, plus vives dans la presse nancéienne, agitent l’opinion. L’argumentaire des uns et des autres témoigne de clivages de l’opinion publique nancéienne, identiques à ceux issus de l’affaire Dreyfus commencée justement à la fin de 1897. Il n’est pas jusqu’au projet architectural, daté du 7 janvier 1898 et dû à l’architecte de la Ville, A. Jasson, qui ne soit lui aussi très sévèrement critiqué bien qu’accepté par le conseil municipal. L’architecte doit le modifier pour le mois de septembre.

UNE CROISSANCE CONTRARIÉE

    Pourtant, le succès du lycée est immédiat. Dès 1901, la rentrée se fait avec 125 élèves. En 1902, il y en a plus de 200, en 1907, plus de 360. Une association des anciennes élèves du lycée, dirigée par une fille de G. Le Monnier, Hélène, est bientôt créée.

La première directrice, Lucie Ravaire, auparavant « maîtresse adjointe à l’École Normale supérieure de Sèvres », en poste jusqu’en 1927, est elle aussi une républicaine qui défend ardemment l’École laïque. Elle s’efforce de surmonter, en accord avec les inspecteurs d’Académie qu’elle informe régulièrement, les nombreux obstacles à la croissance de l’établissement.

Les problèmes dus à l’absence d’internat (refusé par la municipalité et l’opinion, et que la loi n’exige pas) sont en partie résolus avec la fondation en 1904 par G. Le Monnier et son ami Auguste Daum, directeur des verreries renommées, de l’internat privé de la rue de Santifontaine. Ils appartinrent à son conseil d’administration tant qu’ils vécurent. Bientôt (1908) cet internat est « agréé par l’État » pour les élèves boursières. Il demeura toujours distinct du lycée bien que ses directrices aient été membres de son conseil.

La Première Guerre mondiale est, comme pour la plupart des activités à Nancy, un coup d’arrêt au développement de l’établissement dont les bâtiments sont occupés par les services de santé (Des cours ont lieu à l’hôtel Fould.) Les effectifs tombent en dessous de 100 en 1916. Lors de l’évacuation de Nancy décidée par le préfet en février 1918, le lycée est fermé. La pénurie de professeurs hommes au cours de la guerre provoque des échanges d’enseignants et d’élèves entre le lycée Jeanne d’Arc et le lycée (de garçons) Henri Poincaré créé en 1804. C’est aussi pour les élèves du lycée de filles l’une des premières occasions de passer le baccalauréat, ce que ne prévoyait pas non plus la loi de 1880.

La décennie 1920 est une période de relative stagnation : remontés au-dessus de 500 élèves à cette date, les effectifs descendent ensuite aux environs de 450. Mais en 1930 ils atteignent 560, et en 1939, 960 élèves.

Après la Seconde Guerre, l’explosion démographique aidant, la demande des familles croissant, les effectifs dépassent rapidement 1200 élèves. Il y a actuellement environ 950 élèves.

Le manque de place est constant. Dès 1903 le problème de l’agrandissement des bâtiments surgit, mais les réponses positives de la municipalité sont souvent tardives. Les objurgations des recteurs ne suffisent pas toujours. On utilise donc des annexes dès 1907 : l’ancien théâtre, des bâtiments rue Drouin, place Colonel-Driant. Les agrandissements se succèdent : achat puis aménagement d’un immeuble proche (maison Bazaille, 1906 puis 1928); construction d’un préau pour les classes primaires (Petit lycée; 1907); achat d’une propriété réunissant le Petit et le Grand Lycée (1910), aménagement d’un hangar en salle de gymnastique (1927); installation de nouveaux laboratoires de physique et de chimie (1929). Dès 1934, la demande de la création d’un nouveau lycée de fille est présentée au Conseil municipal qui refuse. L’allongement du bâtiment sur la rue Pierre-Fourier est cependant décidé (1935. Prévu en 1913 et 1931.) En 1933-1937, exhaussement du préau pour des appartements. Certains projets notamment celui d’un internat de 4 dortoirs de 24 élèves chacun (1935), n’ont pas de suite.

Après la Seconde Guerre mondiale, la situation est telle qu’il faut se résoudre à créer un autre lycée (Ce sera le Lycée Chopin en 1958) : « À certaines heures, une même classe abrite 2, voire 3 sections (…) et par exemple, des cours de grec, d’allemand et d’anglais ont lieu simultanément dans cette même classe » (?). D’autres cours, continue ce rapport de 1947, ont lieu dans les vestiaires, dans la bibliothèque des professeurs, et même dans les couloirs; les professeurs de gymnastique se partagent le vieux gymnase de 11 m sur 5 m et 3,50 m de haut. En attendant, en 1952, une réorganisation des établissements secondaires de Nancy prévoit une spécialisation du lycée aux classes d’orientation, 6e et 5e.

    En 1963, l’ensemble du Lycée avec ses annexes Driant et Drouin comptait 2200 élèves. L’extension sur une propriété mitoyenne a permis la construction à partir de 1964 d’un ensemble composé:

  • d’un bâtiment principal comprenant des sous-sols de cuisines et services, un étage avec vaste réfectoire pour la demi-pension, et de trois étages de classes scientifiques,
  • d’un bâtiment destiné à l’éducation physique, avec sous-sols de vestiaires et douches, ainsi que deux étages de salles de gymnastique,
  • de deux bâtiments de logements, un de 7 logements dans le jardin et un de 3 logements rue Bailly.

    Les annexes furent abandonnées progressivement suite à une baisse de la natalité et à l’émergence des filières techniques et commerciales, et les classes de collège transférées dans les locaux de l’ancienne faculté des sciences Porte de la Craffe.

    Le lycée devint mixte à partir de la rentrée de septembre 1977, avec 4 ou 5 garçons en classe de seconde.

    Une nouvelle extension, consécutive à la création d’une section de techniciens supérieurs (professions immobilières), a été inaugurée en mai 1999. (Cette section a été transférée au Lycée Georges de la Tour à partir de la rentrée 2008/2009).

M. Sylvestre

2001

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